EARL AND THE AGITATORS: Same (2016)
Certains d’entre vous pourraient se poser la question suivante : pourquoi chroniquer un mini disque de quatre titres réalisé par d’obscurs musiciens ? Tout simplement parce que ces mecs ne sont certainement pas des inconnus. Scott Holt, le guitariste-chanteur, a joué dix ans avec Buddy Guy. Ajoutons à cela deux membres de Foghat : le batteur Roger Earl et le guitariste Bryan Basset (qui a aussi officié au sein de Molly Hatchet). Tous ces noms parlent d’eux-mêmes. Quant à la musique, il serait presque inutile de la qualifier d’excellente. Dès le début, on remarque une version personnelle et un peu plus lente de « Sunday Morning Coming Down » (composé par Kris Kristofferson et popularisé par le grand Johnny Cash). Cette reprise très réussie se termine avec une très belle guitare slide. Place ensuite au rock qui tape bien avec « Where’s The Rock n’ roll » et ses bons solos de gratte. Pas question d’esbroufe ! On sent que ces mecs affichent des centaines de milliers de kilomètres au compteur et qu’ils jouent efficacement et sans fioritures. Les musicos calment le jeu avec « Love Isn’t Kind », un morceau cool et mélodique rehaussé d’une pointe de soul. Les solos débordent de feeling et de maturité et les deux guitares se répondent à la fin. Mais ça swingue de nouveau avec la reprise de « Hi Heel Sneakers » (souvent chanté par Jerry Lee Lewis). Ce titre balance à mort avec une rythmique à la « It’s All Over Now » et les deux guitaristes qui s’en donnent à cœur-joie. Scott Holt sonne plus bluesy tandis que Bryan Basset s’exprime dans un registre plus « Southern rock ». Un régal ! Pas besoin d’un album à rallonge alors que ces quatre titres, envoyés de façon impeccable, suffisent largement. Un petit disque qui nous ramène avec délice et nostalgie à l’époque des bons vieux maxi 45 Tours (Molly Hatchet, Motörhead). Rock'n’roll will never die!
Olivier Aubry